Après la prothèse de main intelligente, les innovations dans l’Industrie des prothèses ne cessent de s’accroître.
Le fruit d’une collaboration
L’entreprise Proteor, installée en Côte-d’Or, est spécialiste du handicap et de l’orthopédie. Elle avait reçu en 2018, le prix de l’innovation, du Forum de l’Innovation et de la Défense pour sa dernière prothèse.
Ainsi, il aura fallu sept années et des millions d’euros investis en Recherche & Développement pour que Proteor, puisse obtenir ce prix, récompensant un prototype de prothèse intelligente : le SPCM ou Système Prothétique de Cheville Mécatronique.
Cette innovation est également le fruit d’une collaboration avec l’Institut de Biomécanique Humaine Georges Charpak (IBHGC – Arts et Métiers, Paris), qui travaille, notamment, sur la thématique des appareillages orthopédiques sur mesure.
Comment ça marche?
En pratique, cette prothèse est composée d’un ensemble genou-cheville-pied, équipé de capteurs et contrôlé par un microprocesseur.
Ce dispositif a pour objectif de permettre au patient de retrouver une marche qui se rapproche de la marche naturelle. « Elle est équipée de capteurs qui permettent de déterminer le type de terrain sur lequel on évolue et envoient directement l’information au microprocesseur qui contrôle l’ensemble », affirme Didier Azoulay, le responsable du département Appareillage orthopédique de l’Institution Nationale des Invalides et du Centre d’études et de Recherche sur l’Appareillage des Handicapés (CERAH).
Ainsi, le genou et la cheville sont dans une synchronisation qui favorise l’adaptation aux différents contextes de marche et aux différents terrains. Une « reconnaissance intelligente des situations de marche » qui permet des mouvements plus fluides se rapprochant de la sensation d’origine.
Il s’agit donc d’une jambe bionique, unique au monde, dont le poids est réduit à 3 kilos et qui permet aux patients de retrouver une marche fluide.
Cette avancée majeure dans le monde de la santé devrait être commercialisée dans les prochains mois.
L’objectif aujourd’hui est de la présenter à la Haute Autorité de Santé, en vue de son remboursement par la Sécurité sociale. Sa réalisation a nécessité le travail rigoureux d’une équipe d’experts multidisciplinaires, notamment en R&D mais aussi en matériaux, micro-électronique et mécanique.